Un voile tissée de mensonges acérés, de mots faux qui tournent, tournent à former une masse puissante qui me trainent et m'embarquent...
Non je ne veux pas écrire de belles phrases. Non je ne veux pas toucher les gens par un art quelconque. Non je ne suis pas quelqu'un d'exceptionnel qui a besoin de montrer au monde à quel point il est unique.
Oui je suis une chose insignifiante, répugnante, dégueulasse. Oui, je me déteste et je pousse parfois les autres à me détester... Et oui, ce sont bien souvent des appels aux secours...
Oui, j'ai la gueule centrée sur mes propres tourments, oui je ne sais m'écouter alors je demandes aux autres de le faire..
Oui je me mets dans des situations de merde juste pour m'en plaindre et me donner des raisons d'être malheureuse.
Non j'arrive pas à faire semblant d'être normal, à cacher ma souffrance à la face du monde et à garder le plus pourri à l'intérieur...
Oui, je me goinffre du pourri, je me remplie de merde, je tasse un maximum pour y mettre tout ce que je peux et oui ensuite j'ai envie de le vomir sur tout le monde...
Et oui, ce ne sont que des mots, des rêves en réalités...
Oui, c'est ce que je rêverais de faire, mais tout ça se passe dans la honte et la solitude...
Peut-être que ça ira mieux demain... Ne t'en fais pas le temps fait son œuvre, pense les douleurs et adoucis les tourments...
Mais qu'est ce qu'on s'en fous ? C'est maintenant que j'ai mal, que la boule m'enserre et me coupe du monde...
Pourquoi toujours laisser au temps la responsabilité de résoudre nos problèmes...
Pourquoi dire qu'il suffit d'accepter et assumer ce que l'on est pour avancer, alors que c'est justement qui nous rend fous... Solution miracle qui s'avère plutot être le problème ...
Je ne comprends pas ces gens qui se disent tolérant et qui fuient aux premiers signes de fragilitée. Qui ne veulent être présent pour toi quand justement tu t'en sors très bien tout seul...
Et je ne comprends pas mes propres pensées, où je donne le tors à l'autre, alors que dans les faits mes névroses ne regardent que moi...
J'en ai marre de cette tendance acide à me laisser submerger par ce qui me dérange.. Cette passivité suicidaire à ne rien faire face à ce qui me cause du troubles, à jubiler voir le malin s'emparer de mes pensées, me triturer, jouer avec moi
Oui j'ai honte, depuis plusieurs jours mes angoisses me possèdent et me manipulent comme ce vulgaire pantin..
J'ai mal au bide à en pleurer, et je pleure justement, de m'être laissé plongé dans cette marrée noir, mais j'ai laissé derrière moi des preuves indéniables de ce plongeons dans l'abime... Alors oui, on me regarde bizarrement, comme quelqu'un d'à coté de la plaque.. ;
Putain si seulement j'étais à coté... Je me sens tellement loin, pas en dessous ou au dessus, mais surement pas à coté... Je suis quelque part justement, un endroit que personne peut définir, alors le plus simple est de dire à coté.. A coté de rien du tout, rien pour faire repère, perché sur un sommet inconnu, inscrit nulle part, jamais nommé ou découvert... Ce sommet on le trouve pas, on perd d'abord sa trouve, on travers les champs, on trouve un sentier qui nous donne l'illusion d'avoir une direction, mais le sens n'est pas le bon.. C'est comme ça qu'on se trouve sur ce sommet...
On a peut-être passé une espèce de porte parallèle, mais tellement rassuré d'avoir cru trouvé un signe sécurisant que l'on a pas voulu voir l'embrouille...
Pis, quand vous vous trouvé là-haut, ou le paysage est recouvert de ce fameux voile épais, alors vous savez qu'il faudra encore se perdre longtemps pour retrouver sa route... Il faudra encore retraverser une éniène fois ce passage douloureux si souvent emprunté, qu'on en arriverais à croire qu'y retourné juste pour être dans un espèce où les règles nous sont connus..
Ou peut-etre que c'est pour se prouver qu'à chaque fois on arrive à en sortir...
Qu'on a beau marcher tête baissé, yeux fermés, jusqu'à ce même point, on arrive toujours à retomber sur une prairie parsemé d’éclaircie...